
Christelle et Tony Bernier présentent trois modèles de motos miniatures : au fond la pocket-bike, au milieula pocket-cross, et devant Tony, la dirt-bike. Que des modèles non-homologués, qui ne peuvent pas circuler sur les routes, les trottoirs, ni même les parkings.
Après l'engouement, la dégringolade : vente en berne et fournisseurs aux abonnés absents. Cependant, même décriées, ces pocket-bikes ont toujours des fans.
L'an dernier, elles avaient fait fureur au pied des sapins. Mais les accidents à répétition relayés par les médias ont depuis mis un sérieux coup de patin aux ventes de motos miniatures. Pour Tony et Christelle Bernier, responsables du magasin Quad & Bike, « il y a à la base une confusion. Car il existe plusieurs modèles ». Pour eux, la plus dangereuse, car généralement détournée de son usage premier, « c'est la pocket-bike. Son moteur 49,9 cm3 permet d'atteindre 50 km/h. Dénuée de tout équipement de sécurité, elle coûte moins de 200 €. Absolument pas autorisée à circuler sur les routes, les parkings ou les trottoirs, c'est-à-dire non-homologuée, elle est réservée aux adultes, sur un terrain privé ».
Pour Christelle, passionnée de deux-roues, mais qui est aussi une maman, « on ne met pas ce genre d'engin entre les mains d'un enfant ». Ces deux spécialistes font plus confiance à la pocket-cross, « qui dispose d'amortisseurs pour le tout-terrain, à condition d'avoir un casque et des protections ».
Impossible de s'approvisionner
Enfin, modèle intermédiaire avant la vraie moto, la dirt-bike, équipée d'un moteur 125 cm3. Son prix avoisine les 1 000 €, « certains modèles sont homologués. Ils peuvent donc être utilisés sur route, avec un permis moto. Et puis a priori, les conducteurs de dirt sont plus responsables, ne serait-ce que parce que leur engin coûte plus cher ».
Professionnels intransigeants, Christelle et Tony ont toujours « vendu ces deux-roues à des adultes, jamais à des mineurs. Et surtout, insiste Tony, je fais signer à l'acheteur une attestation prouvant qu'il a bien eu connaissance que son engin n'était pas homologué ».
Malgré tout, Quad & bike reçoit régulièrement des clients en quête d'une pocket-bike. « Mais nous, concède Tony Bernier, on a décidé de laisser tomber cette activité. De toute façon, on n'en trouve plus chez nos fournisseurs. Ils n'en importent plus. Sans doute craignent-ils que ces engins finissent par être interdits à la vente. »
Un nouveau texte de loi ? La future loi d'orientation et de programmation de sécurité intérieure pourrait inclure la confiscation des minimotos en cas de récidive. Les quads seraient également concernés.
Nathalie LECORNU-BAERT.
OUEST-FRANCE (Vendredi 14 Décembre 2007)
QUESTION : Pour ou Contre l'interdiction à la vente de Minimoto (dirt et pocket) en France ??